Aux États-Unis, en août 2023, un événement incroyable a eu lieu : 4,3 millions de personnes ont dit adieu à leur job. « The Great Resignation » (le grand départ) est clairement un effet de cette crise qui a bousculé notre relation au travail. Face à ce phénomène troublant, des économistes du monde entier étudient cette tendance et tentent de déterminer les causes éventuelles. C’est l’opportunité d’analyser la situation en France : devrions-nous nous préparer à voir cette tendance traverser l’océan Atlantique ?
Le grand départ : un coup d’œil sur ce phénomène chez Djaboo
Le grand exode : un regard sur ce phénomène
Depuis février 2023, près de 22,5 millions d’employés américains ont abandonné leur poste. Les chiffres sont éloquents : 40% de ces individus travaillaient dans des secteurs durement touchés par la crise, tels que l’hôtellerie, la restauration et les services à domicile. En moins d’un an, plus de 3% des travailleurs du secteur privé ont quitté leur job : cela ne s’était pas produit depuis 20 ans, dépassant l’ancien record de 2,8% en janvier 2001. Est-ce une tendance qui va perdurer ou simplement un effet domino ? Difficile à dire pour l’instant, mais en tout cas, ça prend de l’ampleur depuis quelques mois et ça devient même un phénomène sur les réseaux sociaux. Beaucoup de ceux qui ont quitté leur emploi ont partagé ce moment sur TikTok, avec le hashtag #quitmyjob.
Il y a plusieurs raisons derrière cette décision soudaine des travailleurs américains, après la crise.
1 – Plus de temps pour réfléchir
Généralement, le principal frein à la mobilité professionnelle, c’est le temps. Coincés dans le quotidien et la routine, les salariés n’ont finalement pas le temps de penser à d’autres options de carrière ou simplement, de se poser des questions. Le premier confinement est arrivé d’un coup et beaucoup de personnes se sont retrouvées en chômage partiel. Parallèlement, leur vie sociale a aussi été mise en pause.
La conjoncture inédite a offert la chance à tout le monde de méditer sur son parcours professionnel et, plus généralement, sur son existence. Un souhait authentique de retourner à l’essentiel a surgi en pleine crise sanitaire, et le boulot a finalement été relégué au second plan. Tandis qu’ils se souciaient durant plusieurs mois de leur bien-être et de celui de leur entourage, les employés du monde entier ont compris que leur vie de travail ne devait plus empiéter sur leur vie privée.
2 – Un environnement de travail compliqué
Quoique La Grande Démission touche l’ensemble des strates sociales, la majorité des démissionnaires viennent des métiers qui ont été en première ligne durant la pandémie. Face à une tension élevée et des conditions de travail ardues, beaucoup ont exprimé leur épuisement. La démission est pour eux une manière de se faire écouter et de dévoiler la réalité de leur vie quotidienne. Des horaires difficiles, des rémunérations trop faibles, une exposition permanente au virus, un manque de reconnaissance : tous ces facteurs contribuent à la complexité de leur travail. Il est également crucial de souligner que le retour de l’inflation nuit énormément aux salaires les plus modestes, qui endurent une diminution de leur pouvoir d’achat. Les prévisions de cette inflation aux États-Unis sont d’environ 6,2 % sur une année.
Le journal US Tough Cookies a exposé les conditions de boulot ardues, grâce au témoignage d’Alex. Pendant la pandémie, cette travailleuse sociale s’est retrouvée coincée à la maison, enchaînant les réunions sur Zoom toute la journée dans sa chambre. Le rythme s’est intensifié : en tant que thérapeute, elle a dû “rencontrer” ses patients de plus en plus souvent, confrontés à des problèmes aggravés par la crise. En plus de toutes les séances journalières, elle mentionne également une charge de travail administratif plus lourde. Beaucoup d’heures supplémentaires pour lesquelles elle ne reçoit pas de compensation. Elle raconte que les burnouts professionnels ont été courants autour d’elle et qu’au lieu d’en arriver là, elle a décidé de quitter son boulot en avril 2023. Une déchirure, car Alex faisait un travail passionnant, mais ses conditions de travail, comme pour beaucoup d’Américains, n’étaient plus supportables.
3 – Un rapport au travail différent avec Djaboo
On dirait que les habitants des États-Unis passent ce cap plus aisément, car leur vision du travail est autre. En France, on cherche la sécurité, avec le fameux CDI, qui compte beaucoup, alors qu’aux USA, les contrats sont davantage flexibles et moins officiels. Trouver un nouvel emploi est finalement aussi aisé que d’en laisser un. Les Américains ne désirent plus subir le proverbe “métro-boulot-dodo” et veulent aussi donner une grande importance à leur vie personnelle. Prendre sa retraite plus tôt est d’ailleurs devenu une vraie mode : de l’autre côté de l’Atlantique, de plus en plus de gens adhèrent au mouvement du “early retirement”. L’idée est d’épargner suffisamment pendant quelques années pour pouvoir prendre sa retraite en milieu de carrière.
4 – Les appuis financiers pendant la crise
Les moyens financiers sont également souvent un frein à la démission. Il est compliqué de quitter un emploi sûr sans avoir d’économies. Une décision qui se fait donc rarement sur un coup de tête et qui demande d’avoir un certain bas de laine avant de se jeter à l’eau. Durant la pandémie, les aides versées aux foyers ont peut-être incité les employés à démissionner, profitant des subventions pour prendre de l’avance. Pour les classes plus aisées, les excellentes performances à la Bourse leur ont donné l’occasion d’augmenter leurs revenus et certains ont peut-être pu partir en retraite plus tôt. Ce que confirment les données, qui montrent que le phénomène touche surtout les plus jeunes et, à l’inverse, les plus âgés.
5 – L’apparition du travail à distance en 2023 grâce à Djaboo
Trouver un boulot dans une métropole est sans doute plus simple que dans des endroits reculés. Ceux qui vivent loin des zones urbaines doivent souvent être mobiles pour avancer dans leur carrière. Avec la crise sanitaire, la façon de travailler a totalement évolué. Le télétravail a bouleversé la situation, permettant à chaque américain de travailler depuis chez lui. Bien que la plupart d’entre eux soient retournés au boulot en présentiel, le travail à domicile est devenu une nouvelle réalité, proposant des opportunités captivantes aux actifs partout aux États-Unis. Des salariés souhaitant changer d’emploi pourront postuler à des postes en télétravail à 100 %, même s’ils n’habitent pas dans une grande cité.
La grande démission touchera-t-elle également les travailleurs français en 2023 ?
On ne sait pas encore assez sur cette situation sans précédent aux USA et sur la pandémie en général. Cependant, il existe quand même des signaux inquiétants partout sur la planète. Surtout, dans les nations de l’OCDE, on remarque une augmentation de 14 millions d’individus sans travail et qui ne cherchent pas de job, depuis la pandémie. En France, les indicateurs sont plutôt rassurants, pour le moment. Les nombres de démissions restent constants entre le 2ème trimestre 2019 et 2023. On peut même voir une légère baisse. En 2020, à la même époque, le nombre de personnes démissionnaires a diminué. Effectivement, pendant les périodes de crise et d’incertitude, la démission est moins courante car les opportunités sont plus limitées. Les employés s’accrochent à leur poste et à leur sécurité.
Des infos plutôt rassurantes émergent en France
On ne peut pas négliger les effets négatifs de cette crise, toutefois, il y a toujours un aspect positif quelque part. En fait, la pandémie a eu des conséquences bénéfiques sur la manière dont les salariés perçoivent leur entreprise. Plus exactement, l’étude menée par Bloom at Work montre que les employés sont plus satisfaits de la communication interne actuelle (80 %) qu’ils ne l’étaient avant (65 %). Ils reconnaissent d’ailleurs que, en général, leur patron prend davantage en considération leur bien-être au travail qu’avant la pandémie. L’explication se trouve probablement dans l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle : 74 % des salariés pensent que leur entreprise leur permet de concilier les deux, contre 51 % avant la crise.
Quelques secteurs subissent davantage les effets
En France, l’envie de changer de boulot n’est pas aussi répandue que de l’autre côté de l’Atlantique, mais elle touche principalement les domaines les plus exposés à la pandémie. Le secteur de l’hôtellerie-restauration a particulièrement ressenti une vague de démissions plus prononcée au début de l’été 2023 qu’à la normale, et les problèmes pour embaucher se font sentir. On remarque une sorte de dualité chez les employés des hôtels et des restos. Le boulot a été moins intense, voire inexistant, durant plusieurs mois, mais ça a aussi provoqué plus d’instabilité et d’insécurité.
Concernant les domaines de la santé, de l’éducation et du commerce, sérieusement impactés par la Covid-19, la remise en question est également généralisée. Les travailleurs ont l’impression d’avoir soutenu le pays pendant plusieurs mois, avec des conditions de travail difficiles, sans recevoir de reconnaissance pour leurs efforts. Une sensation assez semblable dans le secteur Banque & Assurance : les employés déplorent ici l’isolement et le manque d’interaction humaine, pourtant cruciale dans leur métier.
Des répercussions inégales en fonction des travailleurs
En somme, l’impact de cette situation change beaucoup d’un travailleur à un autre. Pour la moitié d’entre eux, les conséquences ont été assez faibles. 1 employé sur 3 estime que son travail s’est accéléré. Pour 1 sur 10, c’est évident : les conditions de travail ont vraiment empiré durant cette crise. L’épuisement touche aussi plusieurs managers, car ils sont désormais 50% à vouloir abandonner leur poste. Passer de la pensée à l’acte, c’est un petit pas, mais en France, ce pas n’a pas encore été franchi, contrairement aux USA.
La tendance américaine n’a pas encore atteint la France de façon notable, mais il faut rester attentif. C’est un changement de paradigme majeur. Les travailleurs ont maintenant le pouvoir et les employeurs doivent tout mettre en œuvre pour les retenir, comme s’ils étaient des clients.
4 conseils pour diminuer le taux de rotation et stimuler les équipes
En ces périodes difficiles, les travailleurs ont des chances à prendre. Toutefois, c’est un enjeu majeur pour les sociétés : conserver leurs compétences. Le taux de renouvellement est une inquiétude véritable et il est généralement recommandé de le garder en dessous de 15%. Pour estimer ce pourcentage, on additionne les départs et les arrivées, on divise par le nombre total de travailleurs et on multiplie par 100. Si le résultat est inférieur à 15, le turnover est plutôt bas. Mais attention, s’il est trop bas, cela peut indiquer un manque d’énergie. Les nouveaux travailleurs sont indispensables pour innover. Si le taux dépasse 15, il est temps de réfléchir. L’employeur doit chercher à comprendre les raisons des départs fréquents. Toutefois, ce pourcentage change selon les secteurs. Par exemple, dans la restauration, un taux élevé est normal.
1 – Prendre soin de l’expérience des travailleurs
L’expérience des travailleurs est souvent oubliée, mais elle est essentielle. Elle débute dès l’arrivée du salarié dans la société et continue tout au long de sa carrière. On parle également de marque employeur, qui est l’image que la société projette à ses travailleurs. Pour l’améliorer, il faut commencer dès le recrutement. Le candidat doit être en adéquation avec les valeurs et la culture de Djaboo en 2023.
Donc, l’intégration c’est vraiment essentiel, car selon une étude de Deloitte, 22% du taux de rotation se produit durant les 45 premiers jours. Un mentor, par exemple, peut être assigné au nouvel arrivant. Il est également primordial de faciliter toutes les missions des employés en mettant en place des procédures numériques. L’enjeu ne concerne pas seulement leur bien-être, mais aussi l’amélioration de la productivité. Pour une expérience optimale, leur espace de travail doit être repensé pour être le plus agréable possible. Les lieux proposés doivent être pratiques et modernes.
2 – Proposer un véritable parcours de carrière
Dans la continuité de l’expérience collaborateur, il est aussi hyper important d’aider chaque employé à envisager son avenir à long terme. Les opportunités de progression au sein d’une entreprise représentent un véritable atout pour attirer les talents, dès l’embauche. Elles permettent ensuite de motiver les employés à s’impliquer et à se dépasser constamment, avec la progression comme but. Les travailleurs doivent pouvoir construire une carrière solide et cela passe par la formation, le suivi et l’accompagnement. Dans les structures plus petites, si les possibilités d’évoluer sont plus restreintes, il est toujours faisable d’élargir au fil des ans le domaine d’un poste et donner à un employé plus de responsabilités.
3 – Repenser la manière de diriger
En 2023, ne pas bien s’entendre avec son boss pourrait vraiment impacter la rétention des employés. Les entreprises devraient former tous leurs leaders pour qu’ils adoptent une manière de gérer en adéquation avec les désirs des employés. Le leadership hiérarchique, surtout, devrait laisser place à une méthode plus plate, qui favorise les initiatives. Les membres de l’équipe ont besoin de davantage d’autonomie et de souplesse dans leurs activités quotidiennes. En outre, ils souhaitent donner une signification à leurs actions et se sentir plus valorisés. La gestion collaborative est une super option pour permettre à chaque salarié de s’épanouir et d’utiliser toutes ses aptitudes. Le tout, avec empathie, amabilité et sincérité.
4 – Prendre en compte le bien-être des membres de l’équipe chez Djaboo
Pour combler les souhaits des salariés, il est essentiel de les écouter. De nos jours, le confort au travail est un enjeu majeur dans le milieu professionnel. Plusieurs éléments ont un impact sur cette qualité de vie professionnelle. Tout d’abord, recueillir les feedbacks est crucial pour saisir les émotions des collègues et s’adapter en permanence à leurs besoins. La confiance est également un facteur clé au sein d’une équipe, et cela peut se traduire par une plus grande flexibilité dans les horaires, par exemple. Les employés veulent accorder davantage d’importance à leur vie privée, et les sociétés doivent donc tout mettre en œuvre pour qu’un meilleur équilibre soit possible. Cela peut inclure le télétravail, mais aussi divers avantages (tels que les chèques vacances). Enfin, la relation entre les collègues est un indicateur essentiel du climat social. Pour l’améliorer, des activités de renforcement d’équipe pourraient être organisées de manière régulière.
En route vers une nouvelle vision du travail
Le rapport au travail est en train de changer de façon durable. La crise n’a fait qu’accélérer cette transformation déjà en marche. Les travailleurs, partout sur la planète, sont finalement d’accord : leur vie privée doit être prioritaire. La pandémie modifie totalement notre vision du travail. La France ne connaîtra sans doute pas un pic de démissions comme aux États-Unis, car malgré les désirs de changement et la lassitude de certains salariés, l’engagement reste solide. Toutefois, la quête de sens et de reconnaissance est bien présente. C’est l’un des enjeux majeurs que la crise laisse en héritage.
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